Professeur d’histoire-géographie, Paul a rejoint l’équipe du Cours Aliénor lors de la dernière rentrée. À l’issue d’une reconversion professionnelle, il a choisi l’enseignement, et particulièrement Excellence Ruralités pour l’impact concret de son action au quotidien.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Paul, j’ai 34 ans, et je suis un tout jeune prof car ma vie professionnelle a été marquée par un passage de 15 ans dans l’armée de terre. Ma carrière a très vite été tournée vers la formation puisque j’ai d’abord été chargé de la logistique dans des centres de formation, avant de devenir instructeur.
Comment avez-vous connu Excellence Ruralités ?
Il y a une dizaine d’années, j’avais déjà commencé à réfléchir à ma reconversion. J’ai commencé à m’intéresser à l’enseignement en lisant des livres sur le sujet. J’ai rapidement été amené à travailler dans des centres de formation, où je devais encadrer de jeunes soldats et c’est là que cette idée a commencé à résonner en moi. Je voulais trouver un métier qui ait du sens, qui soit concret. J’ai compris que l’enseignement m’apporterait vraiment cette dimension. Et puis j’ai entendu parler d’Excellence Ruralités et le projet pédagogique et social m’a tout de suite plu. Dès 2021, je me suis rapproché de l’association. En 2025, quand j’ai voulu changer de voie, le Cours Aliénor cherchait justement un professeur d’histoire-géographie. Diplômé d’un master de relations internationales, j’ai suivi une formation pour devenir professeur. C’était une aubaine de pouvoir rejoindre ce réseau que je visais depuis longtemps !
Qu’est ce qui vous a touché dans le projet et la mission d’Excellence Ruralités ?
C’est vraiment la dimension sociale. Je cherchais vraiment un projet utile pour la société. Parallèlement, j’avais le sentiment que l’école était vraiment un lieu en souffrance, où il y avait de vrais besoins. D’un point de vue pédagogique, ce qui m’a tout de suite touché, c’est la dimension éducative : le fait d’être professeur et éducateur, c’est central. Dans toutes les situations où j’ai été amené à être instructeur dans mon ancien métier, j’étais également éducateur, la question ne se posait pas. Parce que c’est une évidence de lier la dimension pédagogique et humaine.
Vous êtes rentré depuis un mois au Cours Aliénor d’Aquitaine, qu’en retirez-vous ?
Pour l’instant, j’apprends et j’observe ! Je constate chaque jour à quel point le métier de professeur est exigeant. La particularité du collège, c’est que l’écart de niveau, de maturité, de capacités entre un élève de sixième et un élève de troisième est vraiment abyssal. Donc c’est au professeur de s’adapter pour faire des cours sur mesure. C’est presque deux métiers tellement les approches diffèrent ! Intellectuellement c’est passionnant.
Quelque chose qui vous a particulièrement marqué pendant ce premier mois ?
Ce qui m’a tout de suite sauté aux yeux, c’est l’ambiance entre élèves. Si je compare avec mes propres années de collège, c’est fou. J’étais dans un collège où il n’y avait pourtant pas de problèmes particuliers, mais là, je trouve qu’il y a quelque chose en plus. Les relations entre les élèves, que ce soit en classe, dans la cour, en sport, au moment du déjeuner, sont simples et bienveillantes. Particulièrement entre les classes, ce qui est rarement le cas dans les établissements scolaires. On sent qu’il n’y a pas de peur du regard des autres, parce qu’il n’y a pas de jugement.
Quelles sont vos envies pour cette année scolaire, comment l’envisagez vous ?
De façon générale, ce que je souhaite c’est bien sûr d’arriver à transmettre le goût de l’histoire géographie à mes élèves, qu’ils comprennent comment ces deux matières s’articulent l’une avec l’autre, qu’ils aient la soif de comprendre comment sont faites les choses du monde et pourquoi.
Pour un projet plus précis, j’aimerais monter à partir de janvier prochain un atelier topographie, pour apprendre aux élèves la science de la carte, leur montrer comment à partir d’un bout de papier on peut comprendre toute la réalité et la complexité d’un terrain. Il me semble que ce sont des connaissances passionnantes, mais surtout utiles.
Qu’est ce qui fait du Cours Aliénor d’Aquitaine un collège pas comme les autres, selon vous ?
Il y a une dimension très familiale, rendue possible par les petits effectifs et le fait que les professeurs soient aussi des éducateurs. On sent que les relations entre les élèves sont intergénérationnelles : les plus âgés aident les plus jeunes, comme un grand frère ou une grande sœur aiderait sa fratrie. Cette atmosphère chaleureuse se ressent tout de suite.